HAUT LANGUEDOC JUDO

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Philo judo : le noeud de ceinture

Philo judo

Le judo utilisant fortement de symbolisme de part des attitudes sur le tapis & des gestes dans les techniques, il convient de s'arrêter un instant sur la représentation allégorique du nœud de ceinture.
 
Cette ceinture (obi) se présente sous la forme d'un ruban de tissu long, qui s'attache sans boucle ni fermoir, & dont la réalisation du nœud qui sert à la nouer est tout un savoir. Dans les arts martiaux existent deux formes de ceintures, les étroites pour le judo, le karaté & l'aïkido, & les ceintures larges destinées au aïdo ainsi qu'à l'aïkido lorsque le ou la pratiquante est porteur du hakama (pantalon large). Pantalon que l'on trouve aussi dans la pratique du jujutsu traditionnel, & qui est héritier de la tenue vestimentaire de la noblesse japonaise à l'époque médiévale.  
 
La hakana des aïkidokas est porteur d'une symbolique de sept plis (cinq devant & deux derrières), jin (bienveillance, générosité), gi (honneur, justice), rei (courtoisie, étiquette), chi (sagesse, intelligence), shin (sincérité), chu (loyauté), koh (piété). L'on retrouve ces sept allégories dans la façon de mettre en place la ceinture sur le judogi.
 
La bienveillance & la générosité (jin) sont ponctuées par le partage en deux dimensions égales de la ceinture pour en trouver le centre afin de la positionner de manière équidistante au niveau du nombril.
La courtoisie (rei) peut être représentée lors du passage de la ceinture dans le dos, où l'une des extrémité est passée en douceur par dessus l'autre sans créer de distorsion au niveau du croisement.
La sagesse, l'intelligence (shin), est véhiculée par l'action du retour exactement de longueur identique sur le ventre des deux brins de la ceinture, ceci démontrant que l'on a pris soin de pleinement réaliser la première phase de partage en longueurs égales.
La loyauté (chu) se retrouve dans la conception parfaitement exacte du nœud, comme il est préconisé dans la pratique du judo. En ayant le nœud le plus pur qu'il soit, sans tricher, en respectant l'art de sa conception.
La piété (koh) n'est autre que les pans de la ceinture qui tombent en longueurs égales de chaque côté du nœud, d'une manière parfaitement symétrique qui démontre ainsi qu'aucune préférence ne prévaut sur l'un ou l'autre des côtés.
 
Symboliquement décomposé le positionnement de la ceinture, une autre approche doit être faite, il s'agit proprement du nœud de la dite ceinture.
 
L'on dénombre plusieurs formes de nœuds possibles, celle utilisée dans le domaine qui nous intéresse, le judo, est le nœud plat.
 
Ce nœud qui est l'association de deux demi nœuds inversés, se retrouve dans bon nombre des actes de nos vies quotidiennes, que ce soit pour le marin sur le bateau & le maçon sur le chantier tous deux pour arrimer, mais aussi pour tout un chacun dès lors que l'on lasse ses chaussures.
Non content de s'être débarrassé de ses affaires profanes au vestiaire, à la porte du tatami, le judoka retrouve cet outil quotidien qu'est le nœud plat pour nouer fixement sa ceinture.
 
Les nœuds possèdent une théorie composante de la topologie algébrique, & ils sont par ce fait considérés comme des objets mathématiques à l'identique des chiffres. Dans son ouvrage « La spirale de l'escargot » Armand Herscovici le démontre sous la forme de contes philosophiques & mathématiques, notamment dans la nouvelle intitulée « La véritable histoire de Thésée & du Minotaure ».
Le soucis que l'on rencontre toutefois dans l'étude des nœuds mathématiques en correspondance avec celui qui attache la ceinture des judokas, est que les nœuds mathématiques sont des nœuds fermés, c'est à dire des nœuds dont les extrémités sont collées. Ce qui n'est bien entendu pas le cas du nœud plat.
Le nœud plat, comme tout les nœuds non fermés, peut se défaire & se ramener à la forme initiale du simple ruban de ceinture en ce qui concerne celle du judo.
 
Outre des démonstrations qui déterminent si les nœuds sont équivalents, invariants, débouchant sur des nœuds premiers à l'instar des nombres premiers, l'étude des nœuds mathématiques classent ceux-ci notamment suivant leurs nombres de croisements. A savoir qu'il existe dans la famille des quatorze nœuds les plus simples, jusqu'à sept croisements possibles. Au delà de sept, il peut s'agir d'études de perfectionnement qui ne seront pas abordées ici.
 
Le nœud plat de la ceinture du judoka, possède 3 croisements. Le premier étant le brin passant sous la double couronne au niveau du nombril & faisant par cela un retour par dessus, le second figurant le passage du deuxième brin par dessus le retour du premier, & le troisième croisements étant toujours celui du deuxième mais repassant cette fois-ci dessous le premier brin.
Cela peut faire vaguement songer au principe de Reidmeister, même si celui-ci est destiné qu'aux nœuds mathématiques, qui fût le seul à démontrer que toutes les déformations que l'on peut imprimer à un nœud peuvent se ramener à trois mouvements fondamentaux. Le premier de ces mouvements consistant à enlever ou ajouter un croisement par élimination ou ajout d'une boucle par simple torsion. Le deuxième mouvement ajoute ou enlève simultanément deux croisements. Le troisième mouvement permet de déplacer un brin de l'autre côté d'un croisement.    
 
Le nœud plat, sans entrer dans la catégorie des nœuds mathématiques à proprement parlé, est symboliquement largement employé. Ce nœud adopté dans l'emblème international du scoutisme, est aussi composante du symbolisme de mouvements ésotériques, d'associations philosophiques & on le retrouve dans la lecture d'études psychanalytiques.
 
Le nœud plat avec son chiffre symbolique de 3 croisements, ternaire qui représente entre autre l'équilibre, ramène aussi notre pratique de judoka au sens initial de son allégorie. Représentation de l'infini, de l'union fraternelle, le nœud plat de la ceinture est aussi & surtout cela dans notre discipline.
 
L'infini n'est autre que la progression du ou de la judoka dans sa pratique, progression qui se réalisera tout au long de son parcours sur les tatami. Car qui peu honnêtement se prévaloir d'avoir fait le tour du judo ? De sa propre pratique éventuellement, si toutefois l'on considère ne plus être en mesure de prendre plaisir & d'apprendre en foulant le tatami, mais affirmer avoir fait le tour de l'ensemble de la discipline est impossible. Chaque degré en appelle un autre supplémentaire, & même pour Jigoro Kano l'on peut être persuadé que jusqu'à son dernier souffle le judo n'a été qu'une quête sur la route de la perfectibilité technique mais aussi humaine.
 
La représentation de l'union fraternelle symbolisée par le nœud de la ceinture, concerne l'ensemble des personnes qui revêtissent le judogi, car quel que soit l'endroit où ils se trouvent sur la planète se créés des liens forts dépassant les différences ethnico-philosophiques. Malencontreusement dénommée « communauté », cette union entre Individus partageant un même intérêt pour le judo, n'est autre qu'une Fraternité au sens noble du mot qui la solidarité & l'amitié entre Etres Humains.
 
A travers ces deux aspects de la symbolique du nœud de la ceinture de judo, l'on retrouve l'esprit du judo, une amélioration qui tend vers l'infini du corps & de l'esprit pour tous & au service de tous.     


22/06/2010
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