HAUT LANGUEDOC JUDO

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Anton Geesink

Anton Geesink est le premier non japonais a s'imposer dans une compétition officielle internationale.

 

Il est décédé le vendredi 26 Aout 2010, en nous laissant le souvenir d'un exploit fondateur pour le développement de notre sport.

 

Ci dessous un article publié dans libération.

Geesink fait pleurer le Japon

EMBARECK MichelMichel Embareck, écrivain.

Après les Jeux de Rome, en 1960, qui de l'avis général ont beaucoup fait pour le rapprochement entre les peuples et surtout entre les sexes, ceux de Tokyo, en 1964, s'avèrent humides. Humides et austères. Les Japonais applaudissent du bout des doigts et semblent uniquement préoccupés par la perfection de l'organisation.

Un léger tremblement de terre, puis une cérémonie d'ouverture aussi gaie qu'un jardin zen précèdent une quinzaine, dont le parapluie devient le symbole. «La piscine couverte reste le seul endroit au sec», ironise la nageuse Christine Caron. En athlétisme, les espoirs français s'évaporent avec Michel Jazy, 4e d'un 5 000 m disputé dans un véritable bourbier.

En dépit des très honorables résultats de leur équipe, les Japonais assistent aux compétitions comme un jardinier regarde pousser ses salades. Le judo lui-même, sport olympique pour la première fois, ne soulève qu'un intérêt religieux, en dépit de la razzia de médailles des représentants nippons. Ils triomphent dans les trois premières catégories inscrites au programme, légers, moyens et lourds. Demeure toutefois l'épreuve reine : les toutes catégories. Le 23 octobre, le pays tout entier retient son souffle lorsque Akio Kaminaga monte sur le tatami pour affronter Anton Geesink. Personne n'a jusqu'alors prêté beaucoup d'attention à ce géant néerlandais de 2,02 m pour 111 kilos malgré une victoire en 1961 aux championnats du monde.

Longtemps la finale demeure indécise mais, après huit minutes, Geesink place une prise décisive. Il écrabouille littéralement son adversaire, qui pendant vingt interminables secondes tente désespérément d'échapper à l'immobilisation. Ippon. Plus qu'une défaite. Un affront. Le public, prostré, éclate en sanglots. Eberlués, les étrangers découvrent un peuple capable d'émotion. Geesink accomplit ce jour-là un exploit fondateur. Il démontre, que même chez eux, les inventeurs du judo ne sont pas invincibles.

 



28/08/2010
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