HAUT LANGUEDOC JUDO

HAUT LANGUEDOC JUDO

le judo les japonais et nous (suite)

JITA YUWA KYOEI
Entraide et prospérité mutuelle... ?
Le JUDO, les japonais, et nous ( suite)




La vie sociale et la vie familiale sont réglées
par une série de « devoirs » des uns envers
les autres, c’est le concept du on (la dette) qui
sous-tend largement la vie japonaise.
à ces deux notions de groupe hiérarchisé et de
devoir moral, profondément enracinées dans
l’esprit et la société japonaise, est assortie
l’idée que doit régner entre les membres du
groupe, le a (l’harmonie). Seule elle peut
donner l’entente, la coordination, l’efficacité
nécessaires au bon fonctionnement des
institutions.
Le a ne peut être obtenu que par le principe
du consensus, le ringi, et par la pratique
de l’hanashiaï, la concertation (consensus
d’idées). Le ringi est un véritable mécanisme
institutionnel au Japon et il n’est pas concevable
qu’une décision soit prise autrement.
« Par définition, le principe du consensus
ne peut être adopté si chacun campe sur ses
positions. Le secret de sa pérennité consiste
en une discipline accommodante qui
suppose que certains des membres présents
consentent à faire des concessions. Si ces
concessions sont larges, elles impliquent
de la part de ceux qui ont remporté la
décision finale, l’acceptation tacite d’une
reconnaissance ultérieure, qui apparaît
comme une sorte de dette morale. »
(La race des samouraï. François Garagnon.
Devry livres)
Après cette incursion (ô combien rapide !) dans
le « cadre de référence » japonais, relisons la
conclusion du discours sur le Judo de Maître
JIGORO KANO. Les mots prennent à cette
lumière japonaise, une signification toute
différente :
« Le principe de l’efficacité maximum,
quand on l’applique à la vie sociale, ou
à la coordination de l’esprit et du corps,
demande en premier lieu l’ordre et
l’harmonie parmi les membres ; cela ne
peut être obtenu que par l’aide mutuelle
et les concessions qui conduisent à un
bien être et des bénéfices réciproques. Le
but final du JUDO est donc d’inculquer
à l’homme une attitude de respect pour
le principe de l’efficacité maximum et du
bien être et de la prospérité mutuels et de
le conduire à observer ces principes. »
Maître JIGORO KANO ne l’oublions pas était
japonais, il était imprégné du ringi, sans doute
encore plus « prégnant » à son époque que
dans le Japon d’aujourd’hui et il l’exprimait
naturellement et simplement. Nous voyons que
notre interprétation, généralement superficielle
de JITA YUWA KYOEI, ne correspond sans
doute pas à la pensée de Maître JIGORO
KANO, laquelle nous indiquait, dans la vie
sociale et dans la vie tout court, une attitude
typiquement japonaise. Cette attitude, qui
n’est pas « culturellement » la nôtre, peut si
nous l’adoptons, changer complètement nos
relations avec les autres.
La pratique du ringi, le consensus, conduit à
l’adhésion de tous, après concessions diverses
des uns et des autres.
La pratique de la règle majoritaire, qui est
notre « cadre de référence », fait le plus souvent
50,5 % de satisfaits et 49,5 % de mécontents.
Dans le premier cas il y a adhésion et
conviction de tous.
Dans le deuxième cas simple acceptation sans
conviction, des insatisfaits.
Le « cadre de référence » des autres est plein
de richesses insoupçonnées.
Il serait dommage de nous en priver.
Tenez, si par exemple dans notre petit monde
du Judo français, nous nous mettions à
appliquer le ringi (principe du consensus), à
pratiquer l’hanashiaï (la concertation), peutêtre
obtiendrions nous le a (l’harmonie),
réalisant ainsi à la lettre et à l’esprit la maxime
JITA YUWA KYOEI et respectant par là même,
SEIRYOKU ZEN YO.
Ce qui semble la moindre des choses pour des
judokas !



26/05/2010
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 30 autres membres